Déclaration de Sophie Suchard, Snes, Elue au CDFD de la FSU 92,

Georges Roche, Snuipp.

Aux membres du CDFD de la FSU 92

500 000 jeunes ont manifesté le 16 mars, un million et demi de manifestants dans les rues le 18 mars, 67 universités sont en grève, des centaines de lycées sont en grève depuis le lundi 20 mars, 400 selon l’UNL. Le lycée Agora de Puteaux est bloqué par les lycéens depuis le 8 mars. La coordination nationale des étudiants a lancé un appel “ Nous appelons les salariés à rejoindre ce mouvement, à aller vers une grève générale pour faire reculer ce gouvernement…Elle appelle les directions des organisations syndicales a appeler à la grève générale jusqu’au retrait de la loi sur l’égalité des chances et du CNE … ”

Au BDFN du 20 mars le représentant du SNEsup a longuement insisté : “ Les étudiants sont en grève depuis des semaines. Pouvons-nous les laisser seuls ? Il faut un appel à la grève interprofessionnelle dès maintenant. On ne peut plus attendre. ”

Partout des AG se réunissent, des motions sont adoptées. Dans la motion de l’AG des enseignants du LPO Galilée, à Gennevil¬liers, avec les organisations syndicales SNES-FSU, FO, CGT, CFDT : « Que peut-on attendre de plus de nouvelles journées d’action isolées ? … Nous consta¬tons que l’intersyndicale natio¬nale, tout comme chacune des organisations qui la composent, réunies le lendemain de cet coordination, n’ont pas repris cet appel. Consciente des risques de découragement des jeunes laissés seuls dans ce mouvement, de dégénérescence du conflit provoquant de graves incidents, l’assemblée générale s’adresse aux fédérations et confédérations syndicales pour qu’elles prennent toutes leurs responsabilités en répondant à l’appel de la coordination nationale de Dijon et en appe¬lant à la grève générale inter¬professionnelle. L’assemblée générale est prête à s’engager dans une telle action, qui doit intervenir dans l’im¬médiat. Pour notre part, nous appelons à la grève le 23 mars et à rejoindre les étudiants et les lycéens dans la manifestation à Paris. Nous appelons également à la grève le 28 mars. »

Un collectif « anti-CPE » a été créé dans les Hauts-de-Seine. Il est composé « d’organisations de jeunesse, de syndicats, de mouvements et de partis de gauche ». Il édite des tracts et a décidé d’organiser une « réunion publique le 4 avril, pour débattre des propositions alternatives pour l’emploi des jeunes et de tous, dans la perspective d’une alternative à construire ensemble.. ». Il est composé de : MJS 92, JC 92, JOC 92 Nord Centre, U.E.C.-Paris X, JCR 92, FSU 92, UNEF-Paris X, UD UNSA 92, A.C 92 Nord, Solidaires 92, Verts 92, PS 92, PCF 92, PRG 92, Alternative Citoyenne 92, Alternatives citoyennes, M.R.C. 92, Gauche Républicaine 92, LCR 92.

De notre point de vue, les organisations syndicales d’une part et les partis politiques d’autre part sont libres d’œuvrer ou non à la mobilisation contre le CPE mais chacun selon sa nature et ses méthodes. Un syndicat et un parti politique ce n’est pas la même chose.

Nos syndicats, notre fédération la FSU, ont pour rôle de défendre les intérêts des salariés, ils doivent être les porte-parole de leurs revendications :

"-" Maintien du Code du Travail

"-" Maintien des statuts, celui de fonctionnaire d’Etat en particulier,

"-" Retrait du CPE et du contrat Pacte

"-" Abrogation de tous les contrats précaires.

"-" Rétablissement des postes aux concours de recrutement

Le rôle des partis politiques est d’élaborer et de défendre un projet de gestion de la société dans son ensemble ; c’est très différent. A quelques mois des échéances électorales de 2007, est-ce le rôle d’un syndicat de participer à « débattre des propositions alternatives pour l’emploi des jeunes et de tous, dans la perspective d’une alternative à construire ensemble… » avec des partis politiques ? Je ne le pense pas. Nous sommes choqués de lire : « Dans toutes les villes des Hauts-de-Seine le collectif appelle au rassemblement de la gauche pour réussir et préparer la mobilisation ».

Depuis 30 ans, tous les gouvernements, de gauche et de droite, ont contribué à accentuer la précarité, notamment par les TUC, les Emplois-Jeunes, … Les travailleurs n’ont-ils pas intérêt à ce que les syndicats soient indépendants des gouvernements et des partis ?

C’est en tous cas notre avis et c’est pour cette raison que nous souhaitons que la FSU 92 ne participe plus à ce collectif.

Mercredi 22 mars 2006,

Sophie Suchard, s.suchard@free.fr Snes, Elue au CDFD de la FSU 92, Georges Roche, Snuipp, roche.georges@free.fr