La FSU s’adresse au Ministre

Paris, le 4 octobre 2006

Monsieur le Ministre,

L’Ecole publique doit rester un lieu qui accueille tous les enfants sans distinction d’origine, de religion ou de nationalité ; c’est la fierté du service public d’Education nationale que d’assurer le droit à l’éducation de tous, quelle que soit la situation de chacun ; et nos collègues qui y contribuent y sont profondément attachés.

Lors de la dernière audience que vous nous avez accordée nous vous avions alerté sur la question des élèves dits « sans papiers » et nous vous avions demandé de faire en sorte que leur scolarité puisse se dérouler normalement sans menace d’intervention policière à l’école ou dans ses abords.

Or divers incidents sont venus alimenter nos inquiétudes et ont donné lieu à mobilisation des personnels, des parents, du Réseau Education Sans Frontières… : à plusieurs reprises, la police est intervenue ou a tenté d’intervenir dans des écoles et à proximité d’écoles pour se saisir d’enfants ou pour se saisir de leurs parents. Le cas le plus récent s’est produit à Pantin et nous avons malheureusement pu constater que la hiérarchie locale de l’Education Nationale s’était impliquée pour défendre l’intervention policière.
Il serait dramatique que des élèves aient peur d’aller à l’école ou que leurs parents redoutent de s’en approcher par crainte d’intervention policière.
Le principe fondamental du droit à l’éducation pour tous dans notre pays, droit garanti par la constitution et les conventions internationales, serait alors de fait gravement remis en cause .
Nos collègues ont montré régulièrement leur volonté de défendre ce droit ; ils attendent de leur ministre un soutien sans faille.

C’est pourquoi la FSU vous demande solennellement d’user de toute votre autorité pour que la possibilité de poursuivre sans risque une formation soit assurée à tous les élèves scolarisés et que les interventions policières visant à la recherche d’élèves ou de familles en situation irrégulière à l’école ou à ses abords cessent.
Dans l’attente d’une réponse urgente, je vous prie de croire, Monsieur le ministre, en l’expression de mes sentiments respectueux.
Gérard ASCHIERI
Secrétaire Général