Si les ministres se sont succédé dimanche dans une valse hésitation la « piste » de la hausse et bel et bien posée.
Dans une société où ce serait un drame que les traders n’aient pas leur bonus, Eric Woerth considère qu’une hausse du forfait hospitalier (de 16 à 20 euros, soit 25% d’augmentation) ne serait pas « un drame absolu » ! Le gouvernement feint de croire que les malades seront remboursés par leur complémentaire alors que 7% des français n’ont pas les moyens de s’en payer une, et que toutes ne remboursent pas le forfait.
La réalité, c’est qu’aujourd’hui plus de 14% des français déclarent renoncer à des soins, faute d’argent pour les payer !
Ce sont donc une nouvelle fois les plus pauvres, qui subiront les conséquences des politiques menées. Face au mépris du ministre de la sécurité sociale pour lequel la seule question importante est que « l’assurance-maladie a 10 milliards de déficit », il est en effet utile de rappeler que les déficits, certes importants, sont dus pour une grande partie au chômage, qui pèse sur les ressources de la sécurité sociale, mais aussi à la loi TEPA, et aux politiques d’exonérations de charges sociales. Ils sont dus aussi à la faiblesse de la prévention et à la mauvaise organisation du système de santé, que la loi HPST n’a pas voulu corriger.
Pour la FSU, il est temps d’ouvrir le débat sur le financement de la protection sociale. Il n’est plus possible que chaque année, à l’occasion du PLFSS, les seules décisions prises soient de nouveaux déremboursements, de nouvelles franchises, de nouveaux forfaits. Il n’est plus acceptable que les malades voient s’aggraver encore leur « reste à charge » !
Le mouvement syndical, les associations de malades, le mouvement mutualiste doivent se mobiliser pour refuser ce nouveau coup et faire entendre leurs propositions alternatives.