COMPTE RENDU DE LA MANIFESTATION DU 18 OCTOBRE ET DE L’AUDIENCE A ‘IA

Une centaine d’élèves ont défilé depuis la place de Belgique à la Garenne

Colombes jusqu’à la préfecture, précédée d’une camionnette et d’une sono

fourni par l’UD CGT 92 pour arriver en Préfecture vers 15 heures. Le cortège

était constitué essentiellement des élèves et enseignants du LP Valmy et

d’autres LP, mais aussi d’établissements de Colombes, de membres du RUSF

(Réseau Universitaire Sans Frontière de Paris X), de militants syndicaux

(UD CGT 92, CGT Education, FSU, Solidaires et Sud Education) et

d’organisations de jeunesse (FIDL, SOS Racisme) (voir dépêche AFP jointe).

Il ont rejoint à la préfecture où il y avait d’autres militants (SNES,

SNUIPP, FCPE) qui les attendaient ainsi que d’autres militants nanterriens.

A noter un comportement et une responsabilité remarquables des élèves

constatés par tous (même la police !).

Une délégation de 8 personnes (FSU, CGT, SUD éducation), d’enseignants de
Valmy, de la FIDL et SOS racisme, de 2 lycéennes de Valmy et d’un
représentant de la FCPE de Colombes ont été recus par Monsieur Clément (Inspecteur d’académie adjoint) assisté d’une l proviseure Vie Scolaire (Mme
Goanec).

En introduction l’Inspecteur a souligné que cette situation dépassait les

pouvoirs propres de l’Inspection académique, mais nous a fait aussi entendre

que l’IA avait des responsabilités en terme d’affectation et de suivi de la

scolarité des élèves. L’écoute a été respectueuse et très attentive avec de

très nombreuses prises de notes de nos deux interlocuteurs.

Nous avons développé la vive émotion et la détermination de tous pour

obtenir le retour de Suzilène, mais aussi de s’opposer à toute menace

concernant d’autres élèves scolarisés ainsi que les possibles interventions

policières dans le département. Nous avons tous affirmé que nous

utiliserions pour Suzilène (et pour tout autre élève menacé) la symbolique

de la "Chaise Vide" jusqu’a son retour. La représentante de la FIDL a

déclaré que la mobilisation pour Suzilène n’est pas seulement l’affaire du

seul LP Valmy, ni même du département, mais de toute la France (12000 tracts

distribués). J’ai mentionné l’existence de motions que nous ferons voter

dans les conseils d’école et d’administration.

Régis Signarbieux (CGT et prof dans le LP) rappelle que les enseignants ont

alerté l’ensemble des autorités de la gravité de la situation entre le 2 et

le 9 octobre où les élèves se sont mis en grève, l’importance du soutien

(3000 signatures pour la pétition). Il a souligné la dignité, l’absence de

dérapage, la décision de ne pas bloquer le lycée malgré la grève, le respect

des non grévistes. Il a également décrit la difficulté pour les enseignants

d’encadrer et de soutenir ces élèves, certains en grande détresse

psychologique. L’IA a constaté et rendu hommage au élèves et à la tâche

difficile des enseignants. Régis a fait état de la réponse faite au

Sénateur vert Desessard (qui a rendu visite à Suzilène) par le cabinet du

Ministère de l’Intérieur de la possibilité pour Suzilène d’obtenir un

passeport et de constituer un dossier étudiant avec un visa du Consulat de

France. Marie Laure Meyer, conseillère régionale PS essaye de son côté de

faire intervenir une association au Cap Vert pour aider Suzilène dans ses

démarches. Les élèves, bien qu’intimidées, sont intervenues à plusieurs

reprises pour demander ce que pouvait faire l’IA pour Suzilène (son retour

ou la constitution de dossier pour le retour…), demander l’interdiction de

l’intervention de la police (pas seulement par le Chef d’établissement).

Elle ont clairement affirmé qu’elle n’accepteraient jamais le départ de leur

camarade et qu’après beaucoup de calme et de volonté d’être écoutés,

beaucoup de haine pouvait se développer si aucune réponse ne leur était

apportée. Nous avons souligné nous aussi la nécessité d’apporter des

réponses fortes à nos attentes communes.

Nous avons souligné qu’à l’occasion de ce mouvement, beaucoup d’élèves sans

papiers s’étaient manifestés, que de nombreux cas existent dans les écoles

collèges et lycées et aussi à l’université (présence du RUSF à la manif), et

également lers élèves de la MGI (CIPPA…).

Dans sa réponse l’IA a pris (nous sommes plusieurs à le penser dans la

délégation) la mesure de l’importance du problème en soulignant sa

responsabilité de scolariser les élèves quelqu’ils soient et aussi

d’apporter des réponses. On a senti la possibilité de leur part d’aider

Suzilène dans ses démarches de dossier et qu’une question sera posée par les

autorités académiques lors des rencontres programmées des différents

services de l’Etat par le Préfet. Une réponse nous sera alors donnée. Une

information sera également donnée aux responsables d’établissement dans le

secteur de responsabilité de l’IA.

En guise de conclusion, notre sentiment est que même si les pouvoirs de

l’Inspection Académique sont limités dans le domaine qui nous mobilise,

cette manifestation été très positive et a leur a permis de mesurer

l’ampleur de notre détermination commune, que des dérives sont possibles

dans les établissements avec des perturbation fortes dans la vie scolaire et

dans la scolarité de nombreux élèves. Ils ont (semble t-il) compris

(contrairement aux autorités préfectorales) l’urgence d’apporter des

réponses, aux enseignants , aux élèves, aux familles, aux chefs

d’établissements. Attendons les réponses.


En espérant n’avoir rien oublié d’essentiel.

Rendez-vous vendredi à 14h30 devant le Conseil Général cette fois-ci.

Robert RIQUOIS

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