La FSU considère que les annonces du Président de la République à Avignon concernant à les 16-25 ans sont faibles, voire inadaptées ou franchement contestables. Elles sont loin d’un véritable politique en faveur de tous les jeunes..
Dans un contexte de montée du chômage et de la précarité qui frappent encore plus durement les jeunes, le Président n’annonce aucune mesure susceptible d’inverser cette tendance.
L’extension du RSA aux 18-25 ans, outre les limites de ce type de dispositif déjà connues pour les adultes ( trappe à pauvreté avec le risque de maintien dans l’emploi précaire ou la situation de « travailleur pauvre »), se fait dans des conditions extrêmement restrictives qui ne pourront concerner qu’une petite minorité de jeunes.. Dans le même temps ces annonces ignorent la revendication d’une renégociation de la convention UNEDIC pour ouvrir des droits à indemnisation dès le deuxième ou troisième mois d’activité salariale, ce qui correspondrait bien mieux à la situation des jeunes.
Alors que l’objectif d’une véritable autonomie des jeunes passe par l’autonomie financière, les propositions faites font quasiment l’impasse sur la demande d’une allocation d’autonomie. Seule l’annonce de la création d’un dixième mois de bourse pour les étudiants pourrait constituer une avancée (si elle est effectivement mise en place l’année prochaine) mais limitée au regard des difficultés qui compromettent la poursuite d’études pour un nombre croissant de jeunes
Quant au service civique, envisagé comme une alternative à l’emploi ou comme un gage de bonne volonté citoyenne « récompensée » à terme par une reconnaissance (dont la forme n’est à ce jour pas déterminée), il est à craindre qu’il ne devienne le choix de ceux qui n’en n’auront pas d’autres tout en entrant en concurrence avec l’emploi d’animateurs qualifiés..
L’annonce d’un « droit » à la formation ou à l’emploi ouvert jusqu’à 18 ans ne se traduit pas , dans une période de suppressions massives d’emplois dans le service public d’éducation, par de meilleures conditions de scolarité pour tous mais par un délestage des jeunes en difficulté vers l’apprentissage dont les « mérites » font l’objet d’un postulat non démontré.
Le rôle et la mission du service public d’orientation scolaire, déjà bien asphyxié, sont menacés.
En fait ces annonces sur la formation et l’orientation s’articulant avec les dispositions de la loi sur la formation professionnelle dessinent un politique dangereuse où sous couvert de lutte contre le décrochage scolaire, l’éducation nationale serait dessaisie de sa mission en direction de ces publics en difficultés, où l’on renoncerait à l’objectif d’assurer à tous les jeunes une qualification reconnue en luttant contre ce décrochage scolaire au sein du système éducatif : en instrumentalisant l’orientation pour favoriser soit des évictions précoces soit une gestion des flux à courte vue, une telle politique mènerait à l’impasse les jeunes les plus en difficulté.