Après la proposition de supprimer les concours et de permettre aux chefs d’établissements de recruter des enseignants, le député J.Grosperrin poursuit son opération de sape du service public d’éducation.
Il propose, et cela bien sur avant les échéances présidentielles, sans aucune concertation, de faire passer en force une loi qui s’inscrit dans la lignée des attaques contre l’Ecole menées jusqu’ici par le gouvernement. Mais derrière cette proposition, le Ministre de l’Education n’est-il pas lui aussi consentant ?
En effet, en remplaçant dans le texte « la formation des maîtres est assurée par les IUFM » par : « elle est assurée notamment par les universités », il supprime définitivement la référence explicite aux IUFM (contenue actuellement dans l’article L625-1).
Il poursuit ainsi son objectif de suppression des IUFM qu’il n’a pu atteindre suite au fort mouvement de contestation de sa réforme.
Avec cette loi, il offre la formation des enseignants aux officines privées et remet en cause la formation professionnelle universitaire des enseignants. La FSU réaffirme que les IUFM disposent d’un potentiel à valoriser et certainement pas à mettre au panier.
De plus en supprimant toute référence au cahier des charges de formation, il prendrait par ailleurs une décision pour contourner celle du Conseil d’État (28 novembre 2011) qui annulait l’arrêté du 12 mai 2010. En effet, ce dernier abrogeait déjà le cahier des charges de la formation des maîtres de décembre 2006.
Sur le fond comme sur la forme la FSU juge inacceptable cette proposition de loi !
C’est une nouvelle remise en cause du service public d’éducation et de la formation de ses personnels. La formation des jeunes est un enjeu déterminant pour l’avenir et la FSU rappelle qu’ « enseigner est un métier qui s’apprend » ce qui suppose de toutes autres exigences.
La FSU condamne cette proposition de loi. Elle contacte d’ores et déjà tous les élus de l’Assemblée Nationale, du Sénat et leur demande de ne pas la voter le 8 février prochain.