1- Suppression du groupe de travail

Après son grand retour l’année dernière suite à l’intervention de la FSU 92, le DASEN a de nouveau supprimé le Groupe de Travail sur les moyens en assistance éducative dans les collèges et les lycées. Le DASEN avait pourtant annoncé la tenue d’un GT pour définir un nouveau barème dans le calcul des dotations. Ce GT serait repoussé à l’automne 2025, affaire à suivre…

2- Les modalités d’attribution : des manques de moyens et un manque de transparence

La base de calcul permettant de déterminer le nombre d’équivalents temps pleins en vie scolaire attribué à chaque établissement semble être la même que les années précédentes : si elle prend en compte les effectifs, la typologie des établissements, les demi-pensionnaires, une pondération pour la SEGPA et ULIS au collège et une majoration pour les LP au lycée, elle ne prend toujours pas en compte le bâti et l’amplitude horaire des établissements pour couvrir tous les besoins et rendent difficile la présence d’un·e surveillant·e sur toutes les heures d’ouverture, comme la dotation de 3,5 ETP dans certains collèges ou de 2,5 ETP comme au lycée La Folie Saint James à Neuilly-sur-Seine. Les effectifs ont un poids fort dans le barème puis prise en compte de l’IPS. 88% de la dotation est attribuée sur le critère des effectifs et 12% en fonction de l’IPS.

Néanmoins, la FSU a aussi dénoncé la dégradation du dialogue social avec une plus grande opacité sur le mode de calcul et les éléments constitutifs du barème. Les effectifs de la demi-pension, forfaits ULIS, SEGPA, internat, ainsi que le ratio déterminant les moyens retenus pour chaque établissement auparavant transmis ne l’étaient pas cette année.

3 – Une baisse des moyens inadmissible pour la deuxième année consécutive

La rentrée 2025 va décidemment connaître une baisse de toutes ses dotations. Après des années de stagnation des moyens d’assistance éducative, y compris lorsque les effectifs augmentaient, les moyens pour la rentrée scolaire 2025 sont en baisse pour la deuxième rentrée consécutive. La dotation générale (en équivalents temps plein) prévue pour le département est en baisse de 1,25ETP, après en avoir supprimé 2,5 l’an dernier. 1,5 ETP avait été gardé à la rentrée 2024 pour faire face aux situations de crise mais seulement 0,4 ETP ont été donnés provisoirement. Le DASEN a donc été décidé de ne garder seulement 0,7 ETP de réserve. Une nouvelle fois, en faisant des économies de l’ordre du quart de poste, le Rectorat justifie tant bien que mal la baisse des moyens par les besoins d’autres départements. La FSU 92 a dénoncé cette logique qui consiste à déshabiller Paul pour habiller Pierre. Le manque de moyens est manifeste et la dotation des Hauts-de-Seine ne permet pas de répondre aux besoins des établissements qui voient leurs effectifs augmenter depuis plusieurs années. Le début de décrue démographique à l’entrée dans le secondaire aurait dû permettre une amélioration de l’encadrement des élèves et du lien éducatif qui relève des missions des AED.

Au sujet de l’évolution des dotations en fonction des effectifs, seul critère communiqué dans les documents de travail, des reprises de moyens paraissent particulièrement incompréhensibles. C’est le cas du Collège Auguste Renoir d’Asnières qui connait une baisse de 0,25 ETP de sa dotation AED alors que son effectif augmente. Nous constatons que ces baisses de dotation concernent essentiellement des établissements à faible IPS et/ou à effectif important. Le DASEN a répondu qu’il avait repris des moyens aux établissements qui avaient une situation plus favorable (dotation des années précédentes, évolution des effectifs). La FSU a dénoncé cette réponse.

A enveloppe constante, il n’était pas possible de gérer la pénurie. Avec une baisse, les élèves des Hauts-de-Seine, mal encadrés et entassés dans des classes surchargées, sont donc sacrifiés. La FSU 92 dénonce une nouvelle fois des conditions de rentrée dégradées dans cette politique de restriction des moyens et d’économie de bouts de chandelles, délétère pour le Service public d’Education, qui ne peuvent qu’accentuer la colère des personnels. La FSU 92 a une ambition plus élevée pour les élèves et les personnels du département : elle a demandé un abondement des moyens en assistance éducative.

4- Une multiplication des missions : les AED ne doivent pas compenser les manques

Alors que les postes vacants des infirmièr·es étaient nombreux l’année dernières, ce sont les assistant·es sociaux·les que la DSDEN n’a pas réussi à recruter cette année. Les difficultés de recrutement dans le pôle médico-social ne doivent pas alourdir les missions et la charge de travail des vies scolaires. La FSU dénonce une multiplication des missions des AED qui viennent compenser le manque des autres personnels.

Les violences commises contre des biens et des personnes dans des collèges et lycées du département illustrent la nécessité d’un meilleur encadrement avec des équipes de vie scolaire consolidées. Si la FSU 92 salue la position du DASEN que la fouille des sacs ne sera pas la doctrine des Hauts-de-Seine, le contrôle des sacs, prévu dans le cadre de vigipirate, est à la fois peu efficace, peut créer de la défiance entre l’élève et l’AED, et ne peut en aucun cas compenser le manque de moyens humains de surveillance. Le DASEN a décidé de faire évoluer des postes d’AED en APS (Assistant·e prévention et sécurité) au lycée Joliot-Curie de Nanterre, au lycée Michel-Ange de Villeneuve-la-Garenne et au collège Pompidou de Villeneuve-la-Garenne. Au détriment du lien éducatif, la réponse sécuritaire n’est pas à la hauteur des enjeux. Il y a un vrai projet à porter et développer : faire société grâce à l’École et autour d’elle. Ce ne sont pas des solutions purement sécuritaires dont les établissements ont besoin, mais de personnels formés, qualifiés et en nombre suffisant pour accompagner et encadrer les élèves dans leur scolarité.

5. AED : un métier précarisé

Les Assistant·es d’Education aussi sont maintenu·es dans la précarité avec des salaires trop bas, des conditions de travail difficiles et un statut fragile. Personnels essentiels des vies scolaires et du lien éducatif avec les élèves, leurs missions méritent d’être reconnues. Le SNES-FSU revendique un temps de travail hebdomadaire de 24 heures, un salaire minimum à 1850 euros nets par mois et la fin de l’annualisation du temps de travail qui impose aux AED des emplois du temps trop lourds Le recours aux contrats d’un an les place dans une situation de fragilité avec risque de pression au renouvellement par les chef·fes d’établissement. Le SNES-FSU défend le recrutement académique par les recteur·ices pour des contrats de 3 ans reconductibles et l’obligation de motiver la décision en cas de non-reconduction de contrat. La possibilité d’un CDI (68 ETP CDIsés, soit 7%) n’efface pas la précarisation de ce métier avec des recrutements qui peuvent se faire avec des quotités inférieures à celles du dernier CDD. Dans plusieurs établissements du département, les chef·fes d’établissement ne renouvellent pas des assistant·es d’éducation en poste depuis plusieurs années ou réduisent les quotités des contrats l’année précédant l’éventuelle CDIsation. Le secteur AED et la section départementale accompagne ces personnels pour dénoncer ces situations.

6. PACTE : véritable outil de management mais fausse revalorisation salariale

Depuis la mise en place du Pacte il y a deux ans, la FSU n’a eu de cesse de le dénoncer, fausse revalorisation mais véritable outil managérial. Depuis, nous demandons que le Pacte soit supprimé afin que les moyens qui lui sont alloués soient reversés à la revalorisation des salaires.

Le Ministère semble saborder lui-même ce dispositif en baissant drastiquement les dotations. Dans notre département, nous sommes passés pour la rentrée 2023 à la rentrée 2025 de 9982 parts fonctionnelles à 3576,5 réparties entre les établissements Une baisse d’environ moitié entre 2023 et 2024, et d’un tiers entre 2024 et 2025. Si ce n’était pas une vraie revalorisation, il ne sera bientôt même plus possible de dire qu’il s’agissait d’une revalorisation car les moyens auront disparu.

En revanche, la FSU a toujours demandé à ce que l’intégralité des moyens alloués au Pacte soient reversés aux salaires, ce qui n’est pas le cas. En effet, il ne s’agit pas d’un retour à la raison mais d’une des conséquences de l’austérité budgétaire qui consiste à faire une nouvelle fois des économies sur le dos des agent·es et sur les dispositifs mis en place par les professeur·es, comme l’avait annoncé la FSU au moment de son déploiement

Pour la dotation départementale dans le 2nd degré, 42,8% de la dotation est prévue pour les RCD, 39 parts pour l’innovation pédagogiques (contre 592 pour 2024-2025).

7. Pour agir dans votre établissement :

– Retrouvez votre la dotation de votre établissement en moyen d’assistance éducative et en PACTE dans l’espace syndiqué·es (accessible avec votre identifiant SNES et votre mot de passe) la dotation de votre collège ou lycée : ICI

– Motion AED à lire ou faire voter en vœu en CA : motion aed

– En cas de difficultés pour le renouvellement : contactez le secteur AED et la section départementale

aed@versailles.snes.edu

snes92@versailles.snes.edu

Déclaration préalable de la FSU 92 :

Vos élu·es FSU au CSA-SD : Gilles Malet, Ibrahim Ari, Marian Petitfils et Laurène Thibault