Job dating, un écran de fumée, toujours pas de solution !

La rectrice de l’Académie de Versailles lance du 30 mai au 3 juin, une semaine de « Job dating » dans l’espoir de recruter 2035 enseignants contractuels pour la rentrée 2022. C’est avec ce type de solution marketing que l’Education nationale compte résoudre la catastrophe qui s’annonce pour la rentrée prochaine. Depuis plusieurs années, la FSU avait alerté sur la crise du recrutement.

La crise de recrutement touche l’ensemble des personnels : enseignant.es, personnels de santé, AESH, AED. Pour exemple : 46 infirmier.es ont été recrutés lors du dernier concours pour 70 postes vacants ! La situation va encore s’aggraver avec un effet cumulatif assorti d’une conséquence évidente : de nombreux personnels manqueront à la rentrée. Les sources du problème sont connues : salaires insuffisant, réforme ubuesque du concours, dégradation des conditions d’entrée dans le métier.

Avec un Point d’indice gelé depuis plus de 10 ans, des salaires parmi les plus bas de toute l’Union Européenne et des conditions de travail très dégradées…, le métier d’enseignant n’attire plus. Les chiffres aux concours de l’enseignement font froid dans le dos : 816 candidats admissibles pour 1 035 postes au Capes externe de de mathématique, 83 admissibles pour 215 postes en allemand, 60 pour 134 postes en Lettres classiques, 720 pour 755 postes en Lettres modernes… Cela aura un impact très fort dans les académies peu attractives comme Créteil et Versailles et cela pénalisera plus particulièrement les établissements scolaires peu demandés en Education prioritaire. Pour le premier degré – où le recrutement est académique – il y aura les mêmes effets avec 484 admissibles pour 1 430 postes à Versailles.

Mais au lieu de s’attaquer aux réelles causes de la crise du recrutement, le gouvernement préfère recruter en masse des personnels contractuels qui seront précaires et non formés ! Dans l’académie de Versailles, les contractuels représentent déjà 20% des effectifs. L’an prochain, ce sont encore plus de nouveaux personnels qui seront placés devant les élèves sans avoir appris à enseigner. Cette situation dégrade la qualité de l’enseignement dispensé et met en souffrance les personnels recrutés.

Dans le département des Hauts-de-Seine le « Job dating » aura lieu vendredi 3 juin à Nanterre. A cette occasion, la FSU 92 réaffirme qu’enseigner est un métier qui s’apprend. Elle s’oppose à la précarisation du statut des enseignants. Au contraire, il faut que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour que le métier redevienne attractif. Il faut aussi augmenter le nombre de postes offerts aux concours. Il faut aussi améliorer les conditions de travail des enseignants ce qui passe notamment par l’allégement des effectifs dans les classes. Pour faire face à cette crise du recrutement, il faut des mesures d’urgence pour l’augmentation du salaire des enseignants ainsi que de l’ensemble des personnels de l’éducation (AED, AESH…). Pour les enseignants, il faut a minima une revalorisation des grilles indiciaires pour rattraper le retard de 600 € mensuels mesuré après 15 ans d’ancienneté par rapport à la moyenne des pays de l’UE. Et dès maintenant, le doublement de l’ISAE et une prime d’équipement de 500 € annuels.

Dans l’académie de Versailles, et plus particulièrement dans les Hauts de seine, le service public d’enseignement ne sera plus assuré partout à la rentrée 2022, où en mode très dégradé. Ce Job dating n’est qu’un cataplasme collé sur une jambe de bois !

Nanterre, le 29 mai